Suite à une décision de la Commission fédérale de l'électricité (ElCom), les distributeurs suisses – dont les SID – sont contraints de renoncer au projet de batterie virtuelle qu'ils prévoyaient de mettre à disposition des producteurs d’énergie photovoltaïque dès 2020. En attendant de nouvelles bases légales qui pourraient relancer le projet, les SID invitent les propriétaires à augmenter leur auto-consommation.
La batterie virtuelle est à plat! Le modèle de batterie virtuelle que certains distributeurs suisses, dont les SID, prévoyaient de mettre l'an prochain à disposition des producteurs d'énergie solaire en Ville de Delémont ne verra finalement pas le jour. Sans mauvais jeu de mots, elle a pris du plomb dans l’aile. L'abandon du projet de « nuage digital », ou Cloud photovoltaïque, fait suite à une décision de la Commission fédérale de l’électricité (ElCom) transmise le 18 juin dernier lors d'une séance d'information à l'intention des gestionnaires de réseau.
Les SID regrettent amèrement cette décision, qui a pour conséquence l'abandon pur et simple du principe de batterie virtuelle à Delémont. La déception est d'autant plus grande que le premier modèle développé en juin 2018 par les SID avait reçu un préavis positif officieux de l'ElCom. De même, malgré des délais très serrés, le calendrier mis en place par les SID aurait permis de réaliser la batterie virtuelle comme prévu en 2020. Rappelons que le projet aurait permis à un producteur d’auto-consommer 100% de sa consommation par sa propre énergie solaire sans installation de batteries physiques et pour un coût moins élevé.
Batteries virtuelles interdites
La décision de l'ElCom se base sur différentes bases légales fédérales, en particulier l'article 6 de la Loi sur l'approvisionnement en électricité (LapEI) qui stipule que «Les GRD (réd: Gestionnaires de Réseaux de Distribution, en l'occurrence les SID à Delémont) fixent dans leur zone de desserte un tarif uniforme pour les consommateurs captifs raccordés au même niveau de tension et présentant les mêmes caractéristiques de consommation». En résumé, les entreprises d'approvisionnement en électricité (EAE) ne peuvent pas proposer aux prosommateurs (producteurs-consommateurs) des tarifs spéciaux pour l'utilisation du réseau pour le stockage virtuel. En effet, les flux physiques restant inchangés, une tarification différente n’est en aucun cas autorisée. Il en découle dès lors une interdiction des batteries virtuelles. Quant aux modèles de batteries virtuelles existants déjà chez certains distributeurs, leur durée de vie est hypothéquée…
Auto-consommer, sans stockage physique
Les SID restent attentifs et proposeront une batterie virtuelle en fonction d'éventuelles modifications des bases légales dans le futur. Les citoyens seront bien entendu informés en cas de changements. En attendant, les SID incitent toujours fortement les propriétaires à augmenter leur auto-consommation photovoltaïque, sans toutefois avoir recours aux batteries de stockage physiques qui restent des systèmes coûteux, non rentables et peu respectueux de l'environnement et des êtres humains qui extraient les ressources naturelles nécessaires dans des conditions de travail peu qualifiables. En deux mots: PAS DURABLE.
Reprise de l'énergie produite: augmentation à 10 cts /kWh
Les SID annoncent qu'ils vont augmenter en 2020 le tarif de reprise de l'énergie pour les producteurs d'énergie solaire. Le tarif de reprise, qui inclut le garantie d'origine, passera ainsi de 8,64 cts/kWh à 10 cts/kWh, soit une hausse de près de 16%. De quoi donner un peu de baume au cœur des propriétaires de panneaux solaires photovoltaïques.
Les SID tiennent à dissocier les deux informations. L’augmentation à 10 cts/kWh était de toute façon prévue, quoi qu’il soit advenu de la batterie virtuelle.