Avant les pluies bienvenues de début mai qui ont permis de combler le déficit hydrique pour la couche de surface, on a comptabilisé plus de 40 jours sans pluie, un événement rarissime qui pourrait devenir la norme avec le réchauffement climatique. Chacun peut adapter ses habitudes afin de réduire sa consommation d'eau et ménager les sources qui voient leur débit diminuer dès le printemps depuis plusieurs années.
Bientôt la norme? Pas besoin d'être un météorologue pour constater que la pluie se fait de plus en plus rare. Selon Météosuisse, les précipitations des mois de mars et d'avril n'ont atteint que 40% de leur total habituel. Ce début de printemps exceptionnel pourrait bien devenir la norme à l'aune du réchauffement climatique : le mois d'avril 2020 a en effet été le 2e le plus chaud jamais enregistré depuis le début des mesures en 1864. La réalité d'un climat de plus en plus chaud se confirme également au niveau global puisque 2019 a été la 2e année la plus chaude et même la 1ère en Europe depuis plus de 150 ans.
Le déficit pluviométrique de ce début 2020 a bien entendu concerné Delémont. En examinant le graphique ci-contre, on voit qu'en janvier dernier, il n'est tombé que 18 litres d'eau par mètre carré (ou millimètre par m2), alors qu'on en avait mesuré presque le double en 2019 (33 l/m2). Mis à part 2016, avec 126 l/m2, et 2018, avec 119 l/m2, les précipitations diminuent régulièrement depuis 2015 durant le premier mois de l'année. Ceci vaut aussi pour le mois de mars (37 l/m2 en 2015 et 32 l/m2 en 2020), lors duquel on a quand même relevé un pic de 61 l/m2 en 2018, suivi d'une nouvelle baisse significative dès 2019 (46 l/m2). Seul le mois de février a quelque peu tiré son épingle du jeu avec une légère augmentation depuis deux ans, avec 33 l/m2 en 2018 et 32 l/m2 en 2020 (28 l/m2 en 2015).
Débit des sources aussi impacté
Le manque de précipitations, également très marqué lors des derniers épisodes de canicule en été, a une incidence sur les sources d'approvisionnement en eau potable. La Combatte à Develier, qui alimente une partie de la Ville, voit ainsi son débit régulièrement baisser depuis plusieurs années, et ce dès le printemps. Durant le premier trimestre 2020, son débit a quasiment diminué de moitié par rapport à il y a 5 ans, passant par exemple de 2'175 litres par minute en mars 2015 à 1’075 l/min en mars de cette année. A l'exception de 2018 où les pluies avaient été abondantes, les 3 premiers mois de l'année jusqu'à 2020 ont vu une diminution constante du débit. Cette baisse était notamment très marquée en 2017 (232 l/min en février 2017 contre 587 l/min en 2020 et 2756 l/min en 2018). Economiser l'eau au quotidien s'avère par conséquent primordial. Même si les nappes phréatiques sont bien remplies et qu'aucune pénurie ne menace, les SID rappellent que l'eau qui n'est pas pompée au printemps dans les nappes pourra être utilisée plus tard dans l'année. Ces réserves, notamment stockées dans les forages à grande profondeur, s'avèrent particulièrement bienvenues en automne.
Chaque petit geste compte
La sécheresse affecte les cultures, la forêt et l'environnement dans son ensemble. Chacun(e) peut agir à son niveau afin d'utiliser cette ressource vitale avec respect et parcimonie.
Quelques exemples, parmi beaucoup, à appliquer facilement au quotidien :
- Mettre une carafe (par ex. celle des SID) au frigo pour refroidir l'eau au lieu de laisser couler le robinet;
- Privilégier un verre pour se rincer la bouche après le brossage des dents et fermer le robinet lors du lavage des mains, du rasage, etc.;
- Munir les toilettes d'un mécanisme de chasse d'eau économique et réparer les robinets et la chasse d'eau pour éviter les pertes;
- Privilégier la douche au bain (50 l contre 150 l), installer un mitigeur thermostatique et une pomme de douche avec aérateur;
- Laver la vaisselle en machine sans rinçage préalable ;
- Choisir un lave-linge et un lave-vaisselle économes en eau (et en énergie);
- Réutiliser l'eau de nettoyage des légumes pour arroser les plantes;
- Arroser le jardin le soir et biner pour aérer la terre ;
- Collecter l'eau de pluie à la descente des gouttières à l'aide de bidons;
- Laver la voiture dans une station de lavage (60 l contre 200 l avec un tuyau d'arrosage).